Dans l’édition du Progrès datée du vendredi 1er septembre 2023, j’ai eu l’opportunité de lire un article intitulé : « Manque de bénévoles : les associations aindinoises veulent se réinventer ». L’article s’appuie sur des conclusions issues d’une étude de l’Ifop réalisée en 2022. Cette étude ambitieuse visait principalement à évaluer la situation des bénévoles après la crise du COVID-19.
Fort heureusement, depuis janvier 2022, plusieurs études sont venues enrichir nos connaissances sur le sujet, notamment une nouvelle enquête de l’Ifop en janvier 2023 ainsi qu’une étude menée par le Baromètre d’Opinion des Bénévoles entre le 11 avril et le 3 juin 2023, qui a rassemblé les opinions de 3 340 bénévoles associatifs.

Ces recherches récentes tendent à nuancer l’ampleur de la baisse des effectifs de bénévoles au sein des associations par rapport à ce qu’indique l’article. En effet, elles annoncent que le nombre de bénévoles se rapproche du niveau de 2019, d’avant la crise. Il apparaît donc que la « perte » de bénévoles est moins sévère que ce qui était initialement annoncé dans le journal. De plus, il est réjouissant de constater qu’en 2023, 22,8% des femmes se retrouvent dans les associations, soit au même niveau que les hommes.

Ces études mettent également en lumière une transformation en cours du bénévolat. Si les bénévoles plus âgés sont moins enclins à s’investir dans les associations, ce n’est pas le cas actuellement des moins de 35 ans, avec une nette progression entre 2016 et 2023, passant pour cette période de 16% à 25% des bénévoles !!!

Il est intéressant aussi de noter que les jeunes s’engagent de plus en plus fréquemment, non pas uniquement en raison d’obligations liées à leur cursus scolaire ou universitaire, comme le souligne l’article, mais par une véritable aspiration à l’engagement qui ne cesse de croître ces dernières années. Ils cherchent souvent à avoir un impact concret à leur échelle dans un monde qui leur paraît incertain, avec une distance perçue entre la sphère politique et leurs préoccupations (voir l’article à ce sujet de Recherches & Solidarités).

Leur désir de nouer des liens avec des individus souvent vulnérables, de préserver leur environnement, et de s’engager dans de nouvelles expériences susceptibles d’enrichir leur parcours professionnel constitue une force motrice puissante. Le bénévolat des jeunes s’inscrit dans une démarche d’engagement continu, s’adapte à leur situation personnelle du moment, et il ne semble pas près de s’essouffler !!!
 
Sources : Recherches & Solidarités. Lire l’étude

 
Renaud DROUY
Directeur de l’AGLCA